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Merci chère Kimiyo Foujita
Il y a 10 ans, le 2 avril 2009, disparaissait Kimiyo Horiuchi Foujita (1910-2009), épouse de l’artiste franco-japonais, Léonard Tsuguharu Foujita (1886-1968), à l’origine de la création de la Fondation Foujita, sous égide de la Fondation Apprentis d’Auteuil.
Née au Japon, le 11 Septembre 1910, Kimiyo Horiuchi rencontre Tsuguharu Foujita en 1935. Elle a 24 ans, l’artiste approche la cinquantaine. Ils se marient en 1938 à Tokyo selon le rite shintoïste. Le 6 avril 1939, ils quittent Yokohama, arrivent en France le 8 mai 1939 et s’installent à Montmartre. Mais le 23 mai 1940, ils sont contraints de quitter Paris, bientôt aux mains de l’armée allemande et embarquent à Marseille à destination du Japon. Ils vont passer la Seconde Guerre mondiale au Japon.
Souhaitant absolument rentrer en France, le 10 mars 1949, Foujita part pour les États-Unis et Kimiyo, dont le visa a été délivré trop tard, le rejoint à New York en mai. Enfin, le 27 janvier 1950, avec leurs visas pour la France, ils quittent New York par bateau et arrivent à Paris le 14 février.
Foujita déclare : « Je reviens pour rester. Je veux mourir en France et être enterré au cimetière Montparnasse auprès de Modigliani. »
Foujita ne retournera plus aux États-Unis, ni au Japon. Mais éternel voyageur, désormais accompagné de Kimiyo, il se rendra en Afrique du Nord, en Espagne, en Italie…
En mai 1950, ils emménagent dans un appartement, 23 rue Campagne-Première, à Montparnasse. Le divorce de Foujita et Youki ayant été prononcé le 28 janvier 1954, ils se marient le 5 octobre 1954 à la mairie du 14e arrondissement de Paris. Puis le 28 février 1955, ils obtiennent la nationalité française et renoncent à leur nationalité japonaise. Enfin, quatre ans plus tard, en octobre 1959, ils sont baptisés en la cathédrale de Reims par Monseigneur Béjot. Le prénom chrétien de Tsuguharu est Léonard, et Kimiyo devient Marie-Ange-Claire.
En 1960, ils achètent une petite maison rurale à Villiers-le-Bâcle, dans la vallée de la Chevreuse et s’y installent en 1961, après un an de travaux. C’est dans ce lieu que Foujita va concevoir sa dernière grande œuvre : la Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix de Reims.
Compagne de l’artiste pendant plus de trente ans, Kimiyo fut, pendant toutes ces années, une source d’inspiration pour Foujita. Avec Kimiyo, délicate et sensible, il avait retrouvé le calme et la paix intérieure.
Foujita s’éteint le 29 janvier 1968. Plus de quarante ans après lui, Kimiyo décède à Tokyo le 2 avril 2009, à l’âge de 99 ans et ses cendres sont transférées, auprès de Foujita, le 25 avril 2009 à la Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Reims, également appelée Chapelle Foujita.
Ils n’eurent aucun enfant, donc aucun héritier direct, seulement des neveux et nièces.
Après la mort de son époux, Kimiyo s’est attachée à valoriser et protéger son œuvre :
En 1991, elle fait don de la maison de Villiers-le-Bâcle au Conseil départemental de l’Essonne pour en faire un musée. La Maison-atelier Foujita sera ouverte au public en 2000. Kimiyo complétera ce don de quatre grandes compositions réalisées en 1928 (Grande Composition 1 et 2 et Combat 1 et 2) qui seront restaurées dans les années 2000.
En 1991, Kimiyo donne également neuf tableaux au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, dont Je reviens de suite – 1956, Âge mécanique de 1958 — 1959, Baptême de fleurs – 1959 et Vierge couronnée par deux anges de 1962 — 1963.
À sa mort, en 2009, elle lègue trois tableaux au Musée des Beaux-Arts de Reims et les droits d’auteur et tous les droits dérivés hérités de son époux défunt à la Fondation Apprentis d’Auteuil, fondation reconnue d’utilité publique, qui agit auprès des jeunes et des familles les plus fragiles depuis plus de 150 ans.
Cette volonté de Kimiyo traduit la tendresse et la bienveillance de Foujita à l’égard des enfants qu’il a souvent représenté dans ses œuvres sans jamais connaître la joie d’être père. Afin de maintenir cet héritage vivant et rendre hommage aux époux Foujita, la Fondation Foujita est créée en 2011, sous l’égide de la Fondation Apprentis d’Auteuil.
Ayant-droit de l’artiste, la Fondation Foujita s’attache à protéger et faire rayonner l’Œuvre de ce personnage aux multiples talents, attachant et inspirant, et à favoriser le partage des connaissances.
Acteur engagé, la Fondation Foujita finance, avec les revenus des droits d’auteur et des dons, des projets de pratiques artistiques et d’ouverture culturelle pour favoriser l’éducation, la formation et l’insertion de jeunes rencontrant des difficultés scolaires, sociales ou familiales accompagnés par Apprentis d’Auteuil. D’une dizaine de projets en 2012, nous en comptons désormais une cinquantaine chaque année. En 2019, plus de 2 500 jeunes et familles participeront à des projets centrés sur le dessin, la peinture, le chant, le théâtre, la musique, la photographie … Plus de détails
Kimiyo à Paris, 1940 – Photographie réalisée par Foujita – fonds maison-atelier Foujita CD 91 © Fondation Foujita/ADAGP, 2019.